eden x leslie.

- 16 mars 2024, tard dans la soirée -

téléphone qui ne cesse de sonner depuis que suki s'est éloigné vers la salle de bain. lèvres pincées, tu le lui signales simplement, et hésites un instant quand elle te dit de répondre. et si c'était important ? tu soupires tout doucement, attrapes le téléphone pour décrocher, et le porter à ton oreille. — allo ?

C'était une insupportable sensation à chaque fois qu'elle n'était pas à sa disposition. Semblable à un objet, il l'utilisait lorsque le reste du monde le lassait, lorsque le temps le lui permettait, lorsque ses humeurs étaient disposées à se frotter à la piquante brunette. Un appel, puis deux, maintenant trois. La belle refusait de décrocher et il sentait, petit à petit, le sang qui lui montait à la tête.
"C'est pas trop tôt, aboya-t-il sans mesurer le ton employé, à peine l'appel trouvant son interlocuteur."
Ses yeux s'écarquillèrent en réalisant qu'il s'agissait d'une voix d'homme à l'autre bout du fil.
"T'es qui, toi ? Pourquoi tu décroches ? Questionna-t-il en vérifiant tout de même qu'il avait bien composé le bon numéro. J'tai posé une question connard, pourquoi tu décroches sur le téléphone de ma femme ?"

un mauvais pressentiment face à ces appels répétés; un simple prénom comme nom de contact. tu portes le téléphone à ton oreille, sourcils légèrement froncé au ton employé par l'homme à l'autre bout du fil. — et toi ? tu questionnes simplement, les lèvres pincées. — je suis un ami. suki est aux toilettes. tu réponds, t'appuyant contre le plan de travail dans la cuisine, pièce sombre à cause de l'heure tardive.

Un sourire s'étira sur ses lèvres, l'exacte expression que l'acteur ne pouvait s'empêcher de revêtir lorsqu'une situation tournait à son désavantage. Imbuvable et grossier, il laissa un rire s'échapper de sa gorge, avant de répondre.
"Tu vas me la passer tout de suite, ordonna-t-il comme si l'homme au bout du fil n'était qu'un pantin supplémentaire à sa merci. Tu dis bien que c'est son mec à l'appareil."
Entre ses lèvres, il murmura un 'bouffon' à peine perceptible, sachant qu'il ne devait pas envenimer davantage la situation s'il souhaitait que l'inconnu lui obéisse.
"Les toilettes de chez qui, d'ailleurs ? S'enquit-il en serrant ses mains sur le volant de sa voiture, prêt à se rendre là où serait sa belle pour la ramener chez lui, de gré ou de force."

tu restes silencieux un instant au téléphone, l'air frais de la nuit glissant contre ta peau. — elle n'est pas disponible. tu réponds calmement à ses mots. — ah, le fameux. tu réponds doucement, te pinçant les lèvres quelques secondes. tu penches la tête sur le côté, frottant doucement ta nuque. — ça, ça ne te regarde pas. tu te contentes de répondre. tu ne comptes pas lui donner ton identité, à ce mec. — elle n'est pas disponible pour toi ce soir. alors arrête de la harceler. ta langue claque contre ton palais.

Au retour négatif de son interlocuteur, l'acteur se mordit la lèvre pour s'empêcher de laisser un flot d'insultes se déverser, conscient qu'il ne devait pas laisser sa colère, ni même son imagination prendre le dessus.
Ok, donc tu sais que j'existe, fit-il presque amusé par la découverte. Tu l'as sauté, c'est ça ? C'est pour ça que tu joues les chiens de garde ?"
De ses gestes brusques, il pianota sur l'écran de son téléphone, cherchant à lancer une nouvelle fois l'application qui apaisait généralement ses maux. Mais comme ses trente dernières tentatives, le signal censé lui indiquer où se trouvait sa compagne ne fonctionnait pas.
"La harceler, ricana-t-il. Si tu savais à quel point elle aime que je la traite comme ça, tu jouerais pas au prince charmant."

tu restes silencieux, les yeux fermés un instant ; corps encore baigné d'endorphines. — on doit pas avoir la même définition de chien de garde. tu réponds simplement ; sans affirmer ou infirmer ses mots. — t'es certain qu'elle aime ça ? j'en suis pas si certain. tu questionnes, amusé, un sourire sur le coin des lèvres. tu ne penses pas qu'elle serait chez toi, suki, si elle aimait tant ça.

"J'sais pas, j'trouve juste ça étonnant de répondre au téléphone d'une femme déjà prise, commenta-t-il en espérant obtenir une réaction plus piquante de la part de son interlocuteur. Mais peut-être que t'aimes récupérer les restes ?"
Entre intérêt et frustration, il décida de prendre la route du domicile de Suki.
"Allez, joue pas l'amoureux transit, s'amusa-t-il. Tu lui parles depuis quoi, quelques jours, quelques semaines ? Et tu crois déjà la connaître ?"
Sans faire attention aux limitations de vitesse, il enchaîna les virages serrés et les refus de priorité, certain de pouvoir surprendre les deux tourtereaux s'il continuait d'appuyer ainsi sur le champignon.
"Honnêtement, je te dis ça pour ton bien, mec : t'es juste son jouet du moment."

— je trouve ça bizarre de harceler autant sa petite amie. tu te contentes de répondre, retenant un léger soupir. tes doigts glissent dans tes cheveux. — chelou de parler comme ca de sa meuf quand même. provocation au bord des lèvres ; parce qu'il a l'air d'un sanguin. tu le sens bien, que ton calme le met hors de lui. nouvelles paroles qui s'échappent de l'homme que tu ne connais pas. — je n'ai jamais prétendu le faire. aucune femme n'aime être traitée comme tu le fais avec suki. tu siffles, les épaules tendues. — et alors ? tu questionnes. — ça te fait chier de pas la combler au point qu'elle s'intéresse à d'autres ?